Depuis un décret du 30 septembre 1953, le bail d’un local dans lequel est exploité un fonds de commerce bénéficie d’un statut protecteur particulier. Des modifications sont néanmoins intervenues au fil du temps, les plus récentes étant issues de la loi du 18 juin 2014 relative à l’artisanat, au commerce et aux très petites entreprises, dite PINEL.
C’est ce qu’on appelle le statut des baux commerciaux, régi par les articles L. 145-1 et suivants du Code de Commerce.
Pour bénéficier de ce statut protecteur, et donc de certains avantages, comme le plafonnement du loyer ou le droit au renouvellement du bail, le bail doit répondre à plusieurs conditions légales qu’il y a lieu d’examiner avec attention.
La définition du bail commercial est la suivante : il s’agit d’un contrat qui a pour objet de mettre à la disposition d’un locataire (appelé preneur) un local commercial dans lequel sera exploité un fonds commercial, industriel ou artisanal, en contrepartie du paiement d’un loyer.
S’il peut être verbal ou écrit, il est fortement conseillé de rédiger et de signer entre les parties un contrat déterminant avec précision la teneur du local donné à bail et les conditions d’exécution du bail.
Pour être valable, le bail commercial doit remplir les obligations suivantes :
Le local doit être couvert et/ou fermé, et la clientèle doit pouvoir y avoir accès.
La solidité et la fixité de la construction étant des critères essentiels pour la jurisprudence, ont donc été exclus du statut des baux commerciaux les cabines mobiles, les aires de stationnement, les emplacements simples tels que les vitrines d’exposition, les panneaux d’affichage, les emplacements publicitaires.
Le fonds ne doit pas nécessairement comporter tous ces éléments, mais l’existence d’une clientèle propre attachée à l’exploitation commerciale en est un élément fondamental. L’exploitation doit être réelle, stable et permanente. A défaut le renouvellement du bail pourra être discuté.
L’activité exercée dans les lieux loués doit impérativement être commerciale, industrielle ou artisanale. En, conséquence, sauf application volontaire du statut, ne peuvent notamment pas bénéficier du statut :
Toutefois, l’immatriculation n’est pas requise à la signature du bail commercial. Elle sera seulement exigée si le preneur souhaite bénéficier des dispositions protectrices du statut des baux commerciaux lors d’une demande de renouvellement ou bien lors de la délivrance d’un congé, par exemple.
En cas de pluralité de preneurs, et sauf exceptions, chacun d’entre eux doit pouvoir justifier d’une immatriculation au registre du commerce et des sociétés, le défaut d’inscription de l’un d’eux privant l’ensemble des locataires du bénéfice du statut des baux commerciaux.
Pour les situations spécifiques suivantes, il a été précisé que si le fonds :
L’application du statut protecteur des baux commerciaux a été étendue légalement mais peut aussi être convenue conventionnellement entre les parties.
La loi a prévu d’étendre le champ d’application du statut des baux commerciaux à certains locaux ne disposant pas systématiquement d’un fonds de commerce.
Ainsi, l’article L. 145-2 du Code de Commerce dispose que le statut des baux commerciaux s’applique, parfois sous conditions, aux :
Lorsque les conditions d’application qui sont décrites ci-dessus ne sont pas remplies, le bailleur et le preneur peuvent décider de soumettre leur bail aux dispositions du statut des baux commerciaux alors que normalement ce dernier y échappait.
Il faut dans ce cas qu’elles remplissent les deux conditions suivantes :
Vous pensez remplir les conditions pour signer un bail commercial en qualité de bailleur ou de preneur mais n’en êtes pas certain ? Vous avez des questions sur le statut des baux commerciaux ? Sur la rédaction d’un bail commercial ? Avant de vous engager, n’hésitez pas à prendre contact avec Maître Léa DOUKHAN, avocat en droit commercial à Paris, afin de sécuriser votre bail commercial et d’obtenir un éclairage complet sur ce sujet pointu.